Mettez un petit air de dolce vita dans votre cuisine avec cette délicieuse focaccia aux olives et aux herbes de provence.
Une fois de plus je vous propose un petit voyage culinaire chez nos voisins transalpins. Si la gastronomie française est de loin la meilleure (chauvinisme parfaitement assumée et si on ne se complimente pas nous même qui va le faire hein ?!) je dois avouer que nos voisins italiens font quand même très fort en matière de tuerie culinaire et depuis que j’en ai épousé un, j’avoue que l’étendu de ma palette culinaire s’est très largement élargie. Je ne parle pas ici des horribles pizza livrées en 30 minutes pour les jours de flemmingite culinaire aïgue.
(Flemmingite : nf syndrome polymorphe extrêmement contagieux conduisant généralement à la procrastination. Le sujet atteint se nourrit exclusivement de plats surgelés, chips et pizza livrée sur son canapé. Pathologie évolutive ayant pour corolaire hypercholestérolémie, diabète et obésité, elle régresse rapidement en cas de prise de conscience par le sujet de son comportement auto-lytique).
Revenons à la gastronomie transalpine parce que oui, je le reconnais, nos voisins italiens n’ont pas leur pareil quand on parle de gelati crémeuses, d’antipasti gouteux, de tiramisu parfumé et je passe ici volontairement sous silence l’interminable liste de pâtes, toutes plus succulentes les unes que les autres.
Le gros problème avec la cuisine italienne c’est la Mama ….
Pourquoi me direz vous ?
Et bien comme partout la vraie cuisine, celle qu’on déguste au quotidien, celle dont on se régale les jours de fêtes familiales, celle qui marque nos souvenirs d’enfance c’est que sa transmission est très généralement orale et encore plus généralement féminine. Et c’est là que la Mama arrive ! Vous avez déjà approché de près une mama italienne ? C’est une tigresse qui concentre à peu près tous les clichés qu’on se fait sur la mère corse et la mère juive réunis mais en pire !!! (Je me lâche un peu là mais c’est la vérité vraie et comme j’ai la certitude que ma belle mère ne me lit pas je peux me le permettre sans risque d’encourir les foudres de ses origines napolitaines). Vous voyez où je veux en venir …?
Je lui ai pris son fils, sans ainé, la prunelle de ses yeux, la chaire se sa chaire et le postulat de départ immuable est que je NE PEUX PAS être capable de le nourrir correctement ! Elle seule en est capable. Il est passé du lait maternel à la polenta, puis la pasta, puis la pizza,…. elle seule connaît les secrets du goût de sa précieuse descendance et il lui est parfaitement inconcevable qu’une étrangère, sans le moindre sang transalpin de surcroit, puisse parvenir à contenter son rejeton devenu adulte quand on parle de cuisine.
Inutile d’essayer d’amadouer la Mama en lui demandant ses recettes de pâte à pizza ou de sauce tomate elle ne vous les donnera pas, ou du bout des lèvres, persuadée qu’elle est que vous ne pourrez pas arriver à les reproduire à l’identique et que de toute façon elles seront moins bonnes que les siennes.
Mais moi aussi je sais être fourbe et j’ai mes indics, compilant soigneusement et méthodiquement toutes les recettes trouvées au fil de la toile et observant, l’air de rien, au dessus de son épaule quand elle baissait la garde et me laissait approcher suffisamment de ses casseroles pour scruter son tour de main, je suis arrivée à percer certains de ses secrets de fabrication.
Après avoir entendu de la bouche de petit chéri que la focaccia maternelle était sans égale, qu’aucune autre n’avait son moelleux et son parfum, que le mélange subtil de l’olive noire, du thym et du romarin récoltés dans les collines provençales était inimitable, l’obsession germait en moi de prouver à ma douce moitié que moi aussi j’étais fichu de faire aussi bien si non mieux (ne jamais sous estimer la compétition mére/épouse en matière de marmite !!!). Croyez moi j’en ai récolté des « ma chérie, elle est délicieuse ta focaccia mais ça n’est pas celle de ma mère » qui faisait bouillir en moi des envies de « bellemèreicide » (la langue française est en la matière dramatiquement incomplète ! on dit fratricide, parricide mais pas bellemèreicide alors que si il existe bien une personne qu’on peut avoir envie de poignarder avec un couteau à beurre c’est bien sa belle mère non ?!!). Je ressemblais un peu à cette pub MAFF « je l’aurai un jour, je l’aurai ».
ET JE L’AI EU ! le graal, le précieux, la focaccia parfaite, du bout des lèvres, vérifiant à plusieurs reprises qu’aucune oreille maternelle n’était à portée, petit chéri a admis que MA focaccia aux olives et aux herbes de provence était la meilleure. Je jure que je n’y avais ajouté aucune substance illicite et psychotrope, je l’ai joué à la loyale, avec mes seules armes et de la persévérance. Depuis, quand je vois ma tendre moitié croquer dans une focaccia maternelle je ne peux m’empêcher de lui faire un clin d’œil complice, celui de celle qui sait que les compliments dont il abreuve ma chère belle mère sont des mensonges éhontés, je suis celle qui fait LA MEILLEURE FOCACCIA.
N’ayant pas l’âme d’une mama italienne et étant de celles qui partagent leurs recettes sans volontairement oublier un ingrédient pour conserver sa couronne, je m’apprête donc à ensoleiller vos apéros, vos tartines et vos soirées en partageant avec vous ma recette de focaccia aux olives et aux herbes de provence, LA recette qui m’a permis de ravir la couronne de reine de la focaccia de la tête de ma belle mère, alors enfilez votre joli tablier et suivez moi vite en cuisine avant que je ne change d’avis :
Focaccia aux olives et aux herbes de provence
- 250 gr de farine T55 bio
- 10 gr de levure de boulanger fraiche
- 125 gr d'eau
- 3 c. à soupe d'huile d'olive
- 5 gr de sel
- 10 olives noires denoyautées
- herbes de provence
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Délayez la levure dans un peu d’eau et laissez reposer 2 minutes.
Dans un saladier verser l’eau, la levure diluer, la farine, 1 c. à soupe d’huile et le sel (respecter l’ordre impérativement, il ne faut pas verser le sel sur la levure)
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Si vous disposez d’un robot avec programme pétrissage, c’est le moment de vous en servir.
Pétrissez la pâte pendant environ 5 minutes, elle va être bien souple, c’est normal.
A la fin du pétrissage ajoutez les olives coupées grossièrement en morceaux et pétrissez à nouveau quelques instants pour bien les incorporer à la pâte.
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Huilez légèrement un saladier et versez y la pâte. Laissez reposer pendant 20 minutes recouvert d’un torchon propre à l’abri des courants d’air.
La pâte va gonfler.
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Versez la pâte sans la travailler sur la plaque du four recouverte d’un papier cuisson.
Etalez la pate sur la plaque pour former un carré d’au moins un centimètre d’épaisseur et laissez à nouveau reposer 5 minutes.
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Préchauffez le four à 200° chaleur tournante.
Faites des trous à la surface de la focaccia avec l’index en appuyant fortement.
Dans un bol, versez 3 c. à soupe d’huile et 3 c à soupe d’eau et mélangez vigoureusement à l’aide d’une fourchette comme pour une vinaigrette.
Versez la préparation sur la focaccia (tous les trous doivent être remplis).
Saupoudrez la pâte d’herbes de provence et salez la rapidement (saupoudré de fleur de sel c’est encore meilleur)
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Enfournez à mi hauteur entre 15 et 17 minutes en fonction de la puissance de votre four – la pâte doit à peine dorée pour ne pas former un croute dur.
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C’est prêt !
Quand votre focaccia aux olives et aux herbes de provence est tiède, coupez la en carrés. Faites rempart de votre corps pour empêcher les gourmands de la dévorer en quelques secondes, alléchés par la délicieuse odeur qui a embaumé la maison pendant la cuisson.
A l’apéritif avec une tartinade de courgettes, fendue en 2 pour remplacer le pain d’un sandwich pour un pique-nique ou même tout simplement nature cette focaccia est juste irrésistible.
A j’allais oublier, si il vient l’idée à l’une d’entre vous de répéter à ma belle-mère que mon mari préfère ma focaccia aux olives et aux herbes de provence à la sienne, je vous préviens je la poignarde avec un couteau à beurre !
J’aimerai bien te connaître autrement que virtuellement. Comme j’ai ri, mais ri avec déjà ta définition de flemmingite mais le pompom, avec la MAMA. 🙂
Alors, pour ne pas attirer les foudres de Mme DuBioDansMonBento, je dirai qu’elle me semble vraiment parfaite ta focaccia !!
Au départ, je pensais que tu l’avais faite avec du sarrasin ( même si je ne sais si en Italie, ils cuisinent beaucoup avec ) , par la couleur. Mais en fait c’est l’introduction de l’olive noire dans ta pâte qui donne cette belle couleur.
Belle journée. Bises
Ah on reconnaît l’œil de l’experte, c’est effectivement l’olive qui lui donne cette couleur 😉 je ne sais pas non plus si le sarrasin est très utilisé en Italie ?? Belle et douce journée Marie 🙂